Pourquoi le maintien du CPE est une erreur politique grave.

Publié le par Comité de mobilisation contre le CPE - Sciences-Po

Pourquoi le maintien du CPE est une erreur politique grave.

  • Une procédure inacceptable.
    • Un exemple-type de « gouvernement à l’envers »
      • Fait sans concertation ni avec le Medef, ni avec les syndicats, ni avec les étudiants. Les moins de 26 ans concernés par le CPE n’ont pas été consultés.
      • Le gouvernement attend mi mars et la descente de plus d’un million de personnes dans les rues pour commencer le « dialogue ».
      • Nous dénonçons l’autisme du premier ministre qui hier encore refusait tout « retrait », toute « suspension » et toute « dénaturation» du CPE. (Pot amical à Matignon le 21 Mars)
      • Le premier ministre n’entend ni la voix des présidents d’universités qui se sont prononcés pour la suspension du CPE, ni la voie du million et demi de personnes dans la rue aux manifestations du Samedi 18 mars.
    • La question de la constitutionalité et conventionalité de la procédure
      • Le CPE introduit une rupture de l’égalité entre les salariés, les plus de 26 protégés par l’article L 122-45 du code du travail et les moins de 26 ans soumis au régime du CPE.
      • Le CPE, en permettant le licenciement sans motif, s’oppose à la convention 158 de l’Organisation Internationale du Travail ratifiée par la France.
      • L’utilisation du 49-3 puis le dérèglement la procédure législative (bouleversement de l’ordre du jour), l’absence de consultation .
  • Une gestion de la crise incompréhensible.
      • Mépris de la Conférence des présidents d’universités.
      • 66% des français sont favorables au retrait du CPE (sondage BVA pour la Dépêche du Midi du 20/03)
      • D’après le même sondage, 69% des français soutiennent le mouvement anti-CPE (BVA pour le Parisien).
      • Plus d’un million de personnes ont défilé en France samedi 18 mars contre le CPE.
Le Premier Ministre appelle maintenant au dialogue alors qu’il ne s’y est pas astreint lui-même. Le CPE est un texte juridiquement creux, économiquement inefficace.

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Contact : sciences-pocontrelecpe@hotmail.fr

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DU DROIT A LA DIGNITE<br />  <br /> <br /> (11.03.06)<br />  <br />  <br /> <br /> Le premier contrat que l’on signe en tant qu’homme, c’est celui que l’on conclut avec la société. Comme tout contrat digne de ce nom, il procède du consentement des deux parties contractantes, et de leur gain mutuel et équilibré dans ce pacte. Aussi l’homme libre s’engage à renoncer à certaines de ses libertés primitives qui feraient de lui un électron libre aux humeurs variables, en échange de libertés pérennes et consensuelles garanties par l’ensemble auquel il accepte de se soumettre. Traduction du pacte rousseauiste dans un de nos textes les plus sacrés : « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » [Déclaration des Droits de l’Homme, article 4]. L’homme s’aliène pour être plus libre. Il gagne en sécurité et peut construire son avenir. La société gagne en cohésion, ses membres étant librement aliénés entre eux, et donc prêts à respecter les règles qu’ils s’imposent à eux-mêmes. <br />  <br />  <br /> <br /> Ce n’est qu’après avoir signé ce pacte social que l’homme devenu citoyen peut contracter avec un ou plusieurs particuliers. Il serait d’ailleurs impensable qu’une société libérale n’autorise ses membres à s’entendre entre eux. Néanmoins, les contrats privés ne doivent pas enfreindre le contrat suprême qui est à l’origine et au-dessus de tous. <br />  <br />  <br /> <br /> En France, notre contrat social assure aux citoyens des libertés fondamentales, l’égalité devant la loi, l’égalité des chances, des droits sociaux, la sécurité aux frontières et à l’intérieur de ces frontières, … tous ces droits soutiennent une société progressiste où les libertés intrinsèques de l’homme survivent en dépit des concessions faites. <br />  <br />  <br /> <br /> Parmi les droits inaliénables de l’homme est sa dignité. Dans La condition humaine, André Malraux soutient en filigrane que toutes les causes pour lesquelles les hommes acceptent de se battre au-delà de leur propre intérêt « tendent plus ou moins confusément à justifier cette condition en la fondant en dignité ». N’est-il pas vrai que l’homme, entendu au sens de personne morale, se distingue d’une chose parce qu’il a une « valeur absolue » (cf. Kant), et non pas un prix relatif ? L’homme se vaut pour lui-même, parce qu’il est ce qu’il est : un homme. Alors tout son combat est celui de faire valoir effectivement son droit à la dignité, c’est-à-dire, à se voir reconnaître sa pleine humanité et son droit au respect ainsi qu’à l’estime de ses semblables. <br />  <br />  <br /> <br /> Venons-en au fait : qu’est-ce qui n’est pas acceptable dans le contrat hybride (le Contrat Première Embauche) que proposent – ou qu’imposent – monsieur le Premier Ministre et son gouvernement « uni » ? Ce qui n’est pas admissible, c’est que la dignité de l’homme y soit bafouée. <br /> En effet, inscrite dans un vaste mouvement globalisateur qui la dépasse, la France, à l’image des sociétés anglo-saxonnes dites « avancées », devrait se résoudre à la déréglementation de l’économie. Et donc à la libéralisation du droit du travail. Et donc à la suppression des rigidités du Code du Travail, nonobstant l’éventualité que ces rigidités puissent être socialement ou moralement légitimes. <br /> Rappel des faits : il s’agit via le CPE de relancer l’emploi en permettant à des employeurs frileux d’embaucher des jeunes en sachant qu’ils ont la possibilité légale de les remercier à n’importe quel moment durant la période précaire des deux premières années. Et cela, sans avoir à subir les lourdeurs administratives d’un licenciement en bonne et due forme, dont ce qui constitue le moindre des respect envers celui que l’on renvoie : lui donner les raisons de son licenciement. <br /> Dès lors, que la précarité de l’emploi existe déjà, il n’y a sur cela aucun doute : CDD, emploi à temps partiel, intérim,… tout le monde connaît. Mais elle est encore « acceptable » d’un point de vue moral, et juridiquement viable. En ce qui concerne l’avenir sous CPE, la précarité demeure (parce que sans relance de la croissance par un soutien de la demande, ne nous faisons pas d’histoires les emplois créés seront des emplois éclairs). Et la dignité humaine qui consiste aussi à construire une vie sur la base d’un emploi stable pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille est ignorée. La dignité de se sentir utile à la société, de s’épanouir dans une entreprise où l’on peut se réaliser sans craindre l’ingratitude de son patron, rien de tout cela ne peut exister quand on déséquilibre ainsi le contrat de travail. Qui plus est dans un marché du travail plus que jamais sous la pression de la demande, ce qui ne fait qu’aggraver ce déséquilibre employeur/employé. La dignité d’avoir droit à une explication entre hommes plutôt que de recourir à la justice pour comprendre le pourquoi d’un licenciement est elle aussi bafouée. <br />  <br />  <br /> <br /> Dans de telles circonstances, le pacte social est rompu, puisque la société ne garantit plus à l’homme un de ces droits pour lesquels il a signé. Dans de telles circonstances, oui, l’on peut comprendre, en dépit de ceux qui profitent de l’agitation pour déchaîner la violence ou prôner l’anarchie, que des jeunes, que des salariés, que des hommes, puissent manifester ostensiblement leur outrage, et revendiquer l’abrogation d’une humiliation. Parce que toutes les causes pour lesquelles les hommes acceptent de se battre au-delà de leur propre intérêt « tendent à justifier […] leur condition [humaine] en la fondant en dignité ».<br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br />                                                                                                                                                                           G.G<br />  <br /> <br /> Etudiante à l’IEP de Paris<br />  <br />
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